Lorsque la sagesse de nos ancêtres rencontre la science moderne dans nos assiettes.
par Aglaée Jacob, M.Sc., Dt.P. auteur du livre Je me mets au paléo et blogueuse JeMeMetsauPaleo.com
L’alimentation paléo a beaucoup gagné en popularité dans les dernières années. Est-ce encore une autre diète passagère ? Si c’est le cas, c’est probablement la mode qui a duré le plus longtemps… environ 2.5 millions d’années pour être plus précise ! L’alimentation paléo est basée sur ce que mangeaient nos ancêtres chasseurs-cueilleurs durant la période paléolithique qui a duré plusieurs centaines de milliers d’années et qui s’est terminée il y a environ 10 000 ans lorsque l’homme a commencé à pratiquer l’agriculture. Dix mille ans, ça peut paraître long mais c’est en fait très court pour l’histoire de l’homme… soit l’équivalent de seulement 5 minutes sur une période de 24 heures.
Que mangeaient nos ancêtres chasseurs-cueilleurs ? C’est en fait très simple : ce qu’ils pouvaient chasser, pêcher et cueillir ! Aucune lecture compliquée de tableau de valeur nutritive ou de liste d’ingrédients requise. Le tableau suivant peut vous donner une idée des aliments qui font partie de l’assiette paléo moderne :
Pourquoi manger paléo aujourd’hui ? Bien qu’il n’y ait pas de doute que nous ayons évolué depuis l’ère paléolithique, notre corps semble toutefois fonctionner à son meilleur avec les mêmes aliments auxquels avaient accès nos ancêtres. Ces aliments ont une haute densité nutritive, c’est-à-dire plus de nutriments par bouchée, en plus d’avoir un ratio oméga-6 sur oméga-3 plus équilibré rendant ces aliments anti-inflammatoires. Au contraire, les aliments « modernes » créés par l’industrie alimentaire plutôt que par Mère Nature contiennent très peu de valeur nutritive mise à part les vitamines, souvent synthétiques, qui y sont rajoutées. En plus, ils contiennent souvent des gras rancis, oxydés et hauts en oméga-6 ainsi que des ingrédients transformés qui causent de l’inflammation dans le corps. Dans mon expérience personnelle et professionnelle en tant que diététiste-nutritionniste, j’ai vu l’alimentation paléo aider plusieurs personnes souffrant soit :
- Problèmes de peau (eczéma, acné, psoriasis…)
- Maladies auto-immunes (la plupart des cas d’hypothyroïdisme et d’arthrite, la sclérose en plaque…)
- De symptômes tels que des maux de tête ou migraines, de fatigue, de confusion mentale (brain fog), de pauvres performances au gym ou de malnutrition.
- Problèmes Digestifs (maladie céliaque, maladie de Crohn’s, colite ulcéreuse, syndrome des intestins irritables…)
- Déséquilibres hormonaux (syndrome prémenstruel, syndrome des ovaires polykystiques, infertilité …)
La diète paléo meilleure que la diète méditerranéenne ? Une petite étude parue dans le journal scientifique Diabetologia en 2007 a démontré que l’alimentation paléo était plus efficace que la diète méditerranéenne, qui est reconnue pour ses bénéfices sur la santé, pour aider à réduire sa circonférence de taille et pour contrôler la résistance à l’insuline (un facteur de risque pour le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et plusieurs autres des maladies chroniques d’aujourd’hui). (1) En plus, cette façon de manger semble aider les gens à perdre du poids sans avoir faim! Quoi de mieux que de maigrir sans se priver ni compter les calories ou grammes de quoi que ce soit ? (2)
Les chasseurs-cueilleurs d’aujourd’hui ont une santé de fer ! D’autres études ont aussi observé certaines tribus de chasseurs-cueilleurs vivant et mangeant de la même façon que nos ancêtres dans l’ère paléolithique. Les chercheurs ont noté qu’ils avaient une meilleure pression sanguine, une meilleure sensitivité à l’insuline (un facteur qui protège du diabète de type 2) et un poids plus santé en plus de ne pas souffrir des maladies chroniques d’aujourd’hui, telles que le cancer, les maladies auto-immunes et les maladies du cœur. (3-4)
Comment se mettre au paléo ? Êtes-vous convaincus de l’essayer mais vous vous demandez ce que vous allez manger ? Commencer à manger paléo n’est pas si compliqué que ça. Vous l’avez probablement même déjà fait sans même vous rendre compte ! Vous pouvez commencer la journée avec une omelette aux légumes ou des œufs avec des saucisses ou du bacon, le tout accompagné d’une portion de fruit. Pour dîner, pourquoi pas une grosse salade de légumes verts feuillus avec des tranches de tomate, de concombre et d’avocat garnie d’un filet de saumon ou de poulet arrosée d’une vinaigrette maison faite de quantité égale d’huile d’olive extra-vierge et de jus de citron ? En collation, une poignée de noix ou une portion de fruit tartinée de beurre d’amande peut faire l’affaire. Puis pour souper, que dites-vous d’un bon steak, des brochettes souvlaki ou un gigot d’agneau accompagné d’une purée de patate douce et de légumes sautés dans le beurre ou l’huile de coco ?
Manger paléo, c’est se préoccuper de la qualité de nos aliments. Manger paléo, c’est se préoccuper de la qualité des aliments que l’on mange. Choisir des légumes, fruits et viandes biologiques peut faire une grande différence dans la quantité de pesticides et d’OGM (organismes génétiquement modifiés) à laquelle nous sommes exposés. Prioriser des viandes de pâturage ainsi que du poisson pêché en liberté est aussi important pour maximiser la valeur nutritive de nos aliments. Après tout, nous ne sommes pas seulement ce que l’on mange mais nous sommes aussi ce que nous mangeons.
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Références 1. Lindberg S, et al. A Palaeolithic diet improves glucose tolerance more than a Mediterranean-like diet in individuals with ischaemic heart disase. Diabetologia. 2007; 50: 1795-1807. 2. Jönnson T, et al. A Paleolithic diet is more satiating per calorie than a Mediterranean-like diet in individuals with ischemic heart disease. Nutr Metab (Lond). 2010; 7:85. 3. Carrera-Bastos P, et al. The western diet and lifestyle and disease of civilization. Research Reports in Clinical Cardiology. 2011; 2 : 15-25. 4. Lindeberg S. Food and Western Disease: Health and Nutrition from an Evolutionary Perspective. Wiley-Blackwell; 1st edition; 2010.
*** Bio de l’auteur : Aglaée Jacob est diététiste-nutritionniste et a obtenu un baccalauréat ainsi qu’une maîtrise en Nutrition à l’Université Laval. C’est lorsque sa santé a commencé à souffrir après un diagnostic de SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) et de problèmes digestifs chroniques (intolérance au gluten et syndrome des intestins irritables) qu’Aglaée s’est lancé dans une quête approfondie et sans fin pour trouver la meilleure façon de manger. L’alimentation paléo qu’elle a adopté en 2010 lui a permise de regagner sa santé et d’aider des centaines d’autres personnes à en faire de même. Elle a publié « Digestive Health with REAL Food » en 2013 (en anglais) et vient maintenant tout juste de publier son premier livre en français « Je me mets au paléo » en 2015. Vous pouvez la trouver sur son blog JeMeMetsauPaleo.com.