Notre diététiste et nutritionniste, Aglaée Jacob, vous propose cinq trucs pour cesser de manger vos émotions. Des conseils complètement différents de tous ceux que vous avez déjà entendus
sur le stress et la gourmandise.
Vous arrive-t-il de vous retrouver devant le frigo lorsque vous n’avez pas faim? Est-ce l’une des premières choses qui vous traversent l’esprit après une situation difficile que de manger? Sachez que vous n’êtes pas seul et bien qu’il n’existe pas de statistiques justes sur ce comportement, je peux dire que j’ai rarement rencontré dans ma pratique quelqu’un qui ne souffre pas de ce problème et ce, après avoir travaillé avec des centaines de personnes au fil des années.
Voici 5 étapes à suivre lorsque vous vous retrouvez tout à coup la main dans le fond de la boîte à biscuits, du sac de chips ou du pot de beurre de cacahuètes.
1. Ne soyez pas trop dur avec vous-même!
Cette étape peut vous surprendre mais c’est la plus importante! La plus grande erreur que l’on puisse faire après un épisode où l’on a mangé nos émotions est de se culpabiliser, se critiquer ou se punir. Bien que la plupart des gens utilisent ces stratégies dans le but de se « motiver », cette technique est aussi efficace que de crier après un jeune enfant de 3 ans dans le but de le motiver à faire plus vite pour partir le matin.
Agisseriez-vous de cette façon avec un enfant ou un(e) ami(e)? Alors pourquoi le faire avec vous-même? Vous utilisez probablement cette stratégie depuis très longtemps et ça n’a jamais fonctionné de toutes façons… il est donc temps d’essayer autre chose!
Donc la prochaine fois que vous mangez vos émotions, prenez une grande respiration et prenez conscience du dialogue négatif qui commence automatiquement dans votre tête. Dites « non merci » à ces pensées et choisissez des pensées basées sur la compassion.
Ce pourrait être quelque chose comme :
• C’est correct, je ne suis pas la seule personne à qui ça arrive,
• Je comprends, ça veut probablement dire qu’il y a quelque chose de difficile qui se passe dans ma vie en ce moment… ou
• Je sais bien que ce n’est pas quelque chose que je voulais faire mais on ne peut pas rien y changer pour l’instant… alors voyons-voir ensemble ce qu’on peut faire pour mieux se sentir maintenant!
Avec un peu de pratique, il sera plus facile de trouver les mots qui vont vous faire du bien.
Si cette étape vous semble complètement ridicule et totalement qu’une perte de temps, c’est sans aucun doute l’étape la plus importante dont vous avez besoin présentement! Essayez-le aussi souvent que vous le pouvez dans le prochain mois et vous verrez la différence.
2. Retournez en arrière.
La deuxième étape est de retourner en arrière. Je ne parle pas de machine à retourner dans le temps ici, mais plutôt de faire une réflexion pour comprendre ce qui s’est passé. Parfois, on peut avoir l’impression qu’il n’y a rien de majeur qui s’est passé mais il est important de regarder de plus près les minutes précédentes, juste avant la fringale et le désir de manger.
Et si rien de spécial ne s’est passé, peut-être y a-t-il quelque chose sur les réseaux sociaux ou aux nouvelles ou encore le téléphone ou texto d’un(e) ami(e) qui ait déclenché cette émotion?
Peut-être avez-vous terminé une longue journée qui, bien qu’elle ne soit pas bien différente des autres, vous a laissé complètement épuisé et en besoin de réconfort ou de récompense?
Ou encore peut-être avez-vous eu une interaction avec quelqu’un qui vous a rappelé certaines difficultés dans votre vie ou des émotions difficiles reliées à votre passé, même si vous en aviez pas pleinement conscience dans le moment?
Prenez quelques minutes durant cette étape pour voir quel genre d’émotion a pu vous mener à chercher de la nourriture pour les apaiser. Pour certains, utiliser un journal ou en parler à quelqu’un peut aider. Pour d’autres, un peu de temps seul pour y réfléchir est la meilleure façon. Trouvez la méthode qui vous convient mais surtout, ne sautez pas cette étape.
3. Pesez sur pause.
Le point positif avec ceux qui ont tendance à manger leurs émotions est qu’il y a toujours une nouvelle opportunité de pratiquer les deux premières étapes! Lorsque vous maîtrisez davantage ces étapes, vous allez graduellement pouvoir introiduire la troisième étape.
Cette étape consiste à ralentir le type de situations qui précède le désir d’utiliser la nourriture pour cacher ou se distraire de nos émotions. Lorsqu’une telle situation se présente, essayez de peser sur pause et de vous poser ces cinq quelques questions avec curiosité et sans humour :
• Qu’est-ce qui se passe vraiment ici?
• Comment est-ce que je me sens présentement?
• Est-ce que j’ai vraiment faim?
• Si j’ai faim, qu’est-ce qui serait le mieux pour vraiment nourrir mon corps?
• Si je n’ai pas faim, de quoi ai-je vraiment besoin en ce moment?
Lorsque vous avez les réponses à ces questions, il ne reste plus qu’à les écouter et les respecter!
4. Remplissez votre tasse régulièrement.
Une des raisons principales pourquoi beaucoup de gens utilisent la nourriture comme béquille pour faire face à la vie est parce qu’ils mettent de côté les choses qui sont cruciales pour remplir leur tasse de thé.
Dans le monde d’aujourd’hui, il est impératif d’être productif et prendre du temps pour soi est souvent perçu comme une perte de temps ou même comme un signe de paresse ou d’égoïsme. Il est temps de changer notre vision des choses. Prendre soin de nous est vital, tout comme avec l’analogie du masque d’oxygène dans les avions. C’est ce qui fait de nous des personnes équilibrées dans notre corps et notre esprit.
Alors que pouvez-vous faire pour remplir votre tasse de façon régulière? Rappelez-vous que ça n’a pas besoin d’avoir d’utilité précise…! Vous mission est de trouver des activités qui nourrissent votre cœur et votre âme, quelque chose que la nourriture ne pourra jamais remplacer
Alors quelles sont ces choses qui vous aident à remplir votre tasse de thé?
Serait-ce faire du yoga? Passer du temps en nature ou avec des êtres chers? Exprimer votre côté artistique (même si vous n’êtes pas un « artiste »)? Écrire? Lire? Jouer ou écouter de la musique? Danser? Ou peut-être même vous donner la permission de ne rien faire du tout?
Faites une liste et mettez au moins une de ces choses chaque jour (ou du moins quelques fois par semaine) dans votre horaire. Chaque minute compte et même quelques minutes font une grande différence!
5. Faire et refaire
La dernière chose qui est importante à savoir est que ce n’est pas un processus que vous faire suivre une seule fois. Il est normal de les faire et de les refaire encore et encore.
Écrivez ces étapes à quelque part et retournez-y aussi souvent que nécessaire.
Vous verrez qu’elles peuvent même être appliquées dans plusieurs autres aspects de votre vie. Ces étapes sont vraiment la clé pour continuer d’évoluer, de vous sentir plus confortable dans votre peau et de vivre une vie qui vous ressemble davantage et un peu plus à chaque jour.
EN SAVOIR PLUS SUR MON EPICIER BIO
Votre diététiste-nutritionniste,
Aglaée Jacob, MS, RD
Auteur du livre Je me mets au paléo
et du blogue jememetsaupaleo.com
Bio de l’auteur : Aglaée Jacob est diététiste-nutritionniste et a obtenu un baccalauréat ainsi qu’une maîtrise en Nutrition à l’Université Laval. C’est lorsque sa santé a commencé à souffrir après un diagnostic de SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) et de problèmes digestifs chroniques (intolérance au gluten et syndrome des intestins irritables) qu’Aglaée s’est lancé dans une quête approfondie et sans fin pour trouver la meilleure façon de manger. L’alimentation paléo qu’elle a adopté en 2010 lui a permise de regagner sa santé et d’aider des centaines d’autres personnes à en faire de même. Elle a publié « Digestive Health with REAL Food » en 2013 (en anglais) et vient maintenant tout juste de publier son premier livre en français « Je me mets au paléo » en 2015. Vous pouvez la trouver sur son blog JeMeMetsauPaleo.com.
Avertissement: Les propos de la nutritionniste-diététiste Aglaée Jacob ne devraient pas être interprétés comme des recommandations nutritionnelles ou médicales. L’information partagée dans ses billets ne devrait jamais être utilisée pour diagnostiquer ou traiter une condition médicale et n’est donnée qu’à titre informatif. Il est suggéré de toujours discuter tout changement par rapport à votre alimentation et à votre santé avec votre médecin et équipe médicale.