La certification biologique est un privilège à mériter plutôt qu’un droit à revendiquer. Les produits dits « biologiques » sont issus d’une méthode d’agriculture fondée sur des pratiques d’aménagement et de gestion agricoles. Cette méthode vise à créer des écosystèmes propres à assurer une productivité soutenue en minimisant les apports de l’extérieur et en gérant les éléments de façon cyclique. L’utilisation d’intrants représente un complément plutôt qu’un substitut à cette bonne gestion.
Les techniques d’élevage et l’environnement de l’animal doivent favoriser la santé des animaux en tenant compte des besoins du troupeau. Les animaux de remplacement sont également assujettis aux normes biologiques. L’éleveur doit assurer aux animaux :
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Suffisamment d’espace, d’air frais et de lumière naturelle ;
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L’accès à l’extérieur aussi longtemps que les conditions climatiques le permettent ;
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L’accès à une alimentation à volonté et à de l’eau fraîche de bonne qualité en tout temps ;
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Suffisamment d’espace pour se tenir debout naturellement, se coucher, se reposer, se retourner, se nettoyer, prendre toute position ou effectuer tout mouvement naturel tel que s’étirer ou battre des ailes et avoir accès à une litière. L’élevage en cage est interdit;
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Pour les bovins, le plancher doit être lisse sans être glissant et il ne doit pas être entièrement latté ou grillagé. L’animal doit disposer d’une aire de repos recouverte d’une litière suffisante. L’élevage des veaux en compartiments isolés ou l’élevage au piquet n’est permis qu’avec l’approbation de l’organisme de certification;
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La compagnie d’autres animaux, surtout de la même espèce;
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Pour les oiseaux aquatiques, un accès à une étendue d’eau aménagée, un étang ou un lac, quand le climat le permet;
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Des bâtiments salubres, bien aérés et isolés. Les températures doivent correspondre aux zones de confort en fonction de l’âge.
Alimentation animale
L’utilisation de tout produit transgénique est interdite. Cette interdiction vise les animaux, leurs aliments et les intrants agricoles tels les vaccins. Pour tout produit offert sur le marché pour lequel il existe un équivalent issu de cultures génétiquement modifiées, l’agriculteur doit demander aux fournisseurs de ce produit une garantie écrite attestant que ledit produit ne contient pas d’OGM.
Le régime doit être équilibré, conformément aux besoins nutritionnels de l’animal et composé d’aliments de bonne qualité. Il est interdit de stimuler ou de ralentir la croissance ou la production par quelque produit d’origine synthétique que ce soit. Toute l’alimentation doit être produite ou transformée conformément aux normes biologiques. Tous les aliments doivent détenir une certification biologique ou une attestation :
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Le calcul des rations devra être disponible lors de la visite d’inspection. La ration quotidienne des ruminants et des chevaux doit être composée d’au moins 60 % de fourrage. Au moins 25 % du fourrage doit être constitué de foin sec durant les périodes où les animaux ne sont pas au pâturage ;
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Les fourrages ne doivent contenir aucun additif chimique. Les produits de conservation d’ensilage suivants sont autorisés : Les additifs bactériens ou enzymatiques, la mélasse, le sucre, le miel, le sel et le lactosérum. Il est possible d’utiliser les acides lactiques, propioniques et formiques si les conditions climatiques sont défavorables à la fermentation, avec l’approbation de l’organisme de certification;
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La ration de tous les herbivores doit contenir des fourrages;
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Les déchets végétaux utilisés pour l’alimentation animale doivent être certifiés biologiques;
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Il est interdit de nourrir un ruminant avec toutes substances provenant de mammifères autres que le lait et ses dérivés;
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Les dérivés de poissons et d’animaux marins sont autorisés en petites quantités dans la ration pourvu qu’ils ne contiennent pas d’agents de conservation non autorisés. Les autres ingrédients d’origine animale sont interdits;
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L’ingestion forcée d’aliments à une oie, voire à un canard est interdite;
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Les champs en dernière année de transition peuvent être utilisés comme pâturage pour les animaux de remplacement;
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En cas de circonstances exceptionnelles (catastrophe naturelle ou tout autre événement majeur imprévisible) qui occasionneraient des problèmes d’approvisionnement en aliments d’origine biologique, certaines dérogations peuvent être applicables avec l’approbation de l’organisme de certification;
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Toutes les matières susceptibles d’être consommées par les animaux (litière, bois, etc.) ne doivent pas avoir été traitées avec des produits de synthèse. Un document signé par le fournisseur attestant la conformité aux normes devra être joint au dossier.
Les concentrés (grains, moulées, suppléments, etc.) ne peuvent constituer plus de 40 % de la ration totale offerte aux animaux. Les minéraux, les vitamines, les extraits de plantes, le sel et les autres produits de source naturelle peuvent être servis à satiété. Si l’utilisation d’autres produits s’avère nécessaire, elle doit être contrôlée et correspondre à des besoins précis des animaux. Une attention particulière doit cependant être portée aux ingrédients de ces produits et à la possibilité qu’ils contiennent des organismes manipulés génétiquement. Tous les suppléments doivent ou bien être certifiés biologiques ou détenir une attestation.
Les petits mammifères pourront être retirés de la mère à un (1) jour d’âge ou après qu’on se sera assuré qu’ils ont reçu du colostrum de la mère à la naissance. Les agneaux et les chevreaux devront recevoir du lait entier biologique frais ou du lait reconstitué certifié biologique jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’âge de deux (2) mois ou un poids de 18 kilogrammes. Les veaux devront recevoir du lait entier frais biologique, ou reconstitué biologique, jusqu’à l’âge de trois (3) mois.
Santé et reproduction animales
Toutes les mesures doivent être prises afin d’assurer une résistance maximale aux maladies et prévenir ainsi tout risque d’infection : Génétique convenant aux conditions d’élevage, bonne régie, aliments sains et appropriés aux besoins des animaux, exercice régulier, accès à l’extérieur et densité d’élevage adéquate.
En cas de maladie, il sera essentiel de déterminer les causes exactes et, au besoin, de modifier les techniques d’élevage en conséquence. Les substances autorisées pour les soins vétérinaires (phytothérapie, homéopathie, etc.) de même que les substances à usage restreint (cortisone, ocytocine, etc.) sont inscrites dans la Liste des substances permises (norme CAN/ONGC-31.311-2006) . Les soins curatifs apportés à un animal malade doivent se limiter exclusivement aux substances autorisées. Il est prioritaire de sauver la vie de l’animal tant que cela est possible, même si le traitement utilisé entraîne la perte du statut biologique de ce dernier. Les animaux faisant l’objet d’interventions vétérinaires actives régulières devront être retirés du troupeau. Certains traitements comportent des exigences particulières.
Les vitamines, les vaccins, les hormones (oxytocines et cortisones) et l’acide salicylique sont des substances à usage restreint et peuvent être utilisées au besoin. En cas de traitement avec des anesthésiques locaux permis dans les présentes normes, une période de retrait de quatre-vingt-dix (90) jours doit être respectée pour les animaux destinés à la viande et de sept (7) jours pour les animaux reproducteurs.
L’usage d’hormones destinées au déclenchement ou à la synchronisation des chaleurs est interdit. Les animaux traités avec ces hormones devront suivre une période de transition. Bien que la reproduction naturelle soit privilégiée, les techniques d’insémination artificielle sont admises en production biologique. Le transfert d’embryons et les animaux provenant de ce mode de reproduction sont interdits en élevage biologique.
Les vaccins ne doivent pas contenir d’OGM. Ils ne doivent être utilisés que lorsqu’il est établi que les maladies visées existent dans l’environnement de l’élevage et qu’elles ne peuvent être combattues par d’autres techniques. Par contre, tous les types de vaccins prescrits par force de loi sont autorisés puisque les lois et règlements nationaux ont préséance sur les normes de certification biologique. Tous les traitements administrés à un animal malade doivent être consignés clairement au dossier et l’animal clairement identifié. Le document doit faire état de tous les détails du traitement, notamment sa durée et le nom commercial des médicaments utilisés.
Source : https://www.fabqbio.ca/page4_2.html
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